Wednesday, August 13, 2014

Le récit de Suzanne Lefrancois-Couturier après le demi-marathon de l'île-aux-Coudres


Selon moi, la course demande parfois de faire des sacrifices; fini les party jusqu’à 3h am et les excès de tout genres, bonjour le manque de temps pour les déjeuner entre amies et le besoin de repos qui nous pousse au lit à 21h30. Vu autrement la course permet aussi de vivre des moments vraiment intenses en compagnie de la famille, des amis et des gens qu’on rencontre lors des fin de semaines d’entrainement ou de course. Pour ma part mon emploi ne me permet pas de partir plus de 4 jours de suite, donc j’ai décidé de vivre chaque fin de semaine de course comme des vacances et franchement je suis plus heureuse que jamais avec ce rythme de vie.

Quelle fin de semaine de rêve dans Charlevoix! Mon plan était d’amener famille et amis participer au Grand demi-marathon de l’Isle aux-Coudres et profiter de la région.
Départ de Montréal tôt vendredi matin, direction les 4 chutes à St-Siméon pour se dégourdir les jambes dans l’eau glacé. Seul au monde, on relâche le stress de la ville et du boulot! Souper de pâtes dans la maison familiale à La Malbaie, petite course sur le bord du fleuve à Point-au-Pic. Dernier verre d’eau avant le dodo; on partage nos objectifs, nos craintes, nos prévisions pour la course à venir.

Samedi matin, chacun à sa routine! Café, pas de café, électrolyte, jus, thé, céréale, pain, banane, pouding de chia chacun à sa recette de la victoire. On se dépêche de se rendre à la traverse, finalement il n’y a aucune attente grâce aux navettes organisées pour l’occasion. On arrive très tôt sur le site, ça nous laisse le temps pour un petit échauffement de groupe. On a le temps d’aller encourager les enfants pendant leur course, ils sont admirables, ils se donnent à 110%. Je les trouve inspirants! Je me demande pourquoi quand on devient adulte on arrête de courir, de jouer sans avoir de but… J’aurais le temps d’y réfléchir pendant les 23 km à venir!
Je prends le départ avec un ami du Club de Trail de Montréal, on connaît notre rythme, on court souvent ensemble, on pense pouvoir se suivre tout le long de la course. Finalement on se perd de vue après seulement quelques minutes, 400 personnes ça fait du monde! Pas le temps de se chercher on continue chacune de notre côté. Les premières côtes sont abruptes, rapidement le pleton s’allonge, ça devient une file, personne devant ni derrière. Je cours seule, il fait chaud! J’aurais dû prendre ma casquette! J’essaie de manger une première barre, après une seule bouchée ça bloque, j’ai mal au cœur. J’essaie de me rassurer, je me dis que ça va passer. Premier ravito : ma mère et un ami sont là, je prends un verre d’eau vite vite, leur fait un signe de la main et je continue mon chemin. L’eau ne passe pas non plus, mal au cœur et mal au ventre. Ça commence à me faire peur, je ne veux pas manquer d’énergie pour la fin de la course. Je continue tout de même, je me dis que ça va finir par passer. Deuxième ravito toujours incapable de boire, je vide la bouteille d’eau sur ma tête au moins je vais avoir un peu moins chaud!

 Je cours seule jusqu’au 19ieme km, où ma mère et mon ami sont là encore une fois. Incapable de parler, je surchauffe, ils semblent surpris de me voir déjà là, mon ami m’accompagne pour 3 km. Il essaie de me parler, de me faire rire; je suis ailleurs, je réponds à peine avec des signes, mais je suis vraiment contente qu’il soit là pour m’aider à garder le rythme. Enfin rendu à 21km je réussis à boire un peu d’eau, mieux vaut tard que jamais! À 800 mètres de l’arrivée une de mes sœurs et son copain sont là. Mon beau-frère court avec moi vers l’arrivée, il ferait un bon coach, ses encouragements me poussent vers le sprint final! Je termine avec joie et fierté, un petit verre d’eau et je vais rejoindre mes amis pour encourager les autres participants. On passe une heure sur le parcours à encourager les autres participants, on les escorte, on leur donne de l’eau. À chaque course je suis surprise de voir la diversité dans les gens qui court, c’est beau à voir.  C’est la preuve qu’on peut tous courir, suffit de s’y mettre.
On se rejoint sur le site de l’arrivée pour reprendre des forces et se raconter nos courses. Pâté croche, brioche, fromage, fruits, on ne peut pas demander mieux. Un petit arrêt à la cidrerie Pedneault et retour à La Malbaie. On célèbre nos petites victoires personnelles avec le cidre et un bon souper. On se fait pas prier pour aller dormir à 21h30!
Dimanche matin 7h30, on prépare notre pic-nic pour aller déjeuner avec les baleines. 5 km de jogging léger pour récupérer de la course et se rendre au quai de Point-au-pic. La baleine nous attend tout près de la bouée rouge, on entend son souffle, elle déjeune, nous aussi. On est au paradis!




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