Selon moi, la course demande parfois de faire des sacrifices; fini les party jusqu’à 3h am et les
excès de tout genres, bonjour le manque de temps pour les déjeuner entre amies
et le besoin de repos qui nous pousse au lit à 21h30. Vu autrement la course
permet aussi de vivre des moments vraiment intenses en compagnie de la famille,
des amis et des gens qu’on rencontre lors des fin de semaines d’entrainement ou de course. Pour ma part mon emploi ne me permet pas de partir plus de 4
jours de suite, donc j’ai décidé de vivre chaque fin de semaine de course comme
des vacances et franchement je suis plus heureuse que jamais avec ce rythme de
vie.
Quelle fin de
semaine de rêve dans Charlevoix! Mon plan était d’amener famille et amis
participer au Grand demi-marathon de l’Isle aux-Coudres et profiter de la
région.
Départ de
Montréal tôt vendredi matin, direction les 4 chutes à St-Siméon pour se
dégourdir les jambes dans l’eau glacé. Seul au monde, on relâche le stress de
la ville et du boulot! Souper de pâtes dans la maison familiale à La Malbaie,
petite course sur le bord du fleuve à Point-au-Pic. Dernier verre d’eau avant
le dodo; on partage nos objectifs, nos craintes, nos prévisions pour la course
à venir.
Samedi matin,
chacun à sa routine! Café, pas de café, électrolyte, jus, thé, céréale, pain,
banane, pouding de chia chacun à sa recette de la victoire. On se dépêche de se
rendre à la traverse, finalement il n’y a aucune attente grâce aux navettes
organisées pour l’occasion. On arrive très tôt sur le site, ça nous laisse le
temps pour un petit échauffement de groupe. On a le temps d’aller encourager
les enfants pendant leur course, ils sont admirables, ils se donnent à 110%.
Je les trouve inspirants! Je me demande pourquoi quand on devient adulte on
arrête de courir, de jouer sans avoir de but… J’aurais le temps d’y réfléchir
pendant les 23 km à venir!
Je prends le
départ avec un ami du Club de Trail de Montréal, on connaît notre rythme, on court
souvent ensemble, on pense pouvoir se suivre tout le long de la course.
Finalement on se perd de vue après seulement quelques minutes, 400 personnes ça
fait du monde! Pas le temps de se chercher on continue chacune de notre côté. Les
premières côtes sont abruptes, rapidement le pleton s’allonge, ça devient une
file, personne devant ni derrière. Je cours seule, il fait chaud! J’aurais dû
prendre ma casquette! J’essaie de manger une première barre, après une seule
bouchée ça bloque, j’ai mal au cœur. J’essaie de me rassurer, je me dis que ça
va passer. Premier ravito : ma mère et un ami sont là, je prends un verre
d’eau vite vite, leur fait un signe de la main et je continue mon chemin. L’eau
ne passe pas non plus, mal au cœur et mal au ventre. Ça commence à me faire
peur, je ne veux pas manquer d’énergie pour la fin de la course. Je continue
tout de même, je me dis que ça va finir par passer. Deuxième ravito toujours
incapable de boire, je vide la bouteille d’eau sur ma tête au moins je vais
avoir un peu moins chaud!
Je cours seule jusqu’au 19ieme km, où ma mère et mon
ami sont là encore une fois. Incapable de parler, je surchauffe, ils semblent
surpris de me voir déjà là, mon ami m’accompagne pour 3 km. Il essaie de me
parler, de me faire rire; je suis ailleurs, je réponds à peine avec des signes,
mais je suis vraiment contente qu’il soit là pour m’aider à garder le rythme. Enfin
rendu à 21km je réussis à boire un peu d’eau, mieux vaut tard que jamais! À 800
mètres de l’arrivée une de mes sœurs et son copain sont là. Mon beau-frère
court avec moi vers l’arrivée, il ferait un bon coach, ses encouragements me
poussent vers le sprint final! Je termine avec joie et fierté, un petit verre
d’eau et je vais rejoindre mes amis pour encourager les autres participants. On
passe une heure sur le parcours à encourager les autres participants, on les escorte,
on leur donne de l’eau. À chaque course je suis surprise de voir la diversité
dans les gens qui court, c’est beau à voir. C’est la preuve qu’on peut tous courir, suffit de s’y mettre.
On se rejoint
sur le site de l’arrivée pour reprendre des forces et se raconter nos courses.
Pâté croche, brioche, fromage, fruits, on ne peut pas demander mieux. Un petit
arrêt à la cidrerie Pedneault et retour à La Malbaie. On célèbre nos petites
victoires personnelles avec le cidre et un bon souper. On se fait pas prier
pour aller dormir à 21h30!
Dimanche matin
7h30, on prépare notre pic-nic pour aller déjeuner avec les baleines. 5 km de
jogging léger pour récupérer de la course et se rendre au quai de Point-au-pic.
La baleine nous attend tout près de la bouée rouge, on entend son souffle, elle
déjeune, nous aussi. On est au paradis!
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